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  • Photo du rédacteurLéa C.

TOGO : Mission humanitaire, partie 1

Dernière mise à jour : 1 févr. 2019


Je ne pouvais commencer la rubrique 'Travels' de ce blog avec un article sur un autre pays. Car mon voyage au Togo a été mon premier véritable voyage. Car c'était mon premier voyage seule. Car c'est un voyage important qui a changé ma vie. Car, en à peine deux ans, j'y ai vécu plus de huit mois. Sans être une spécialiste, je connais assez bien ce pays. Et notamment sa capitale Lomé.


Cet article est le premier d'une série de quatre articles. Le deuxième viendra compléter celui-ci sur ma mission humanitaire. Ensuite, vous pourrez retrouver deux articles sur mes moments de détente au Togo : le premier notamment sur la semaine au cours de laquelle nous avons traversé le Togo du Sud au Nord et j'ai vécu l'un des plus beaux moments de ma vie. Pour le dernier, je laisserai la parole à ma maman qui nous livrera ses impressions sur son séjour de trois semaines à Lomé.

Ces articles ne sont pas un guide de voyage, mais bien un récit de mon expérience en Afrique de l'Ouest. Cependant, si vous êtes déjà allé(e) au Togo ou si vous souhaitez me poser des questions, dans le projet d'un futur voyage ou non, n'hésitez pas à me laisser un commentaire.

Drapeau du Togo, Google

Dans ce premier article, je vais vous parler du premier voyage que j'ai effectué au Togo grâce à la mission humanitaire, mise en place par l'association SIAD Sans Frontières.

Pour commencer et situer le contexte, j'ai effectué une formation à l'université de Lille qui s'appelle le master SIAD, pour Système d'Informations & Aide à la Décision. Il s'agit d'un master en deux ans, qu'on intègre après une licence en informatique ou, comme c'est le cas pour moi, en mathématiques appliquées. Au sein de ce master, on nous enseigne les statistiques appliquées, l'informatique décisionnelle, la programmation, le management et la gestion d'entreprise. Cette formation peut-être réalisée en alternance ou en parcours "classique", parcours que j'ai choisi. Afin de compenser l'expérience en gestion de projets apportée par l'alternance, le master nous propose d'intégrer une des quatre associations que sont Ambiance SIAD (gestion des événements étudiants), Agi'SIAD Pro (proposition de missions rémunérées aux entreprises de la Région), SIAD Action Entreprises (gestion des conférences et des partenariats professionnels) & SIAD (Action) Sans Frontières, (association humanitaire ayant pour but d'utiliser les compétences des étudiants au service d'associations françaises ou étrangères). C'est donc cette dernière association que j'ai choisie.

Tout au long de l'année, nous avons réalisé des missions sur Lille & les environs tout en préparant la mission principale dans un pays en voie de développement. En 25 années d'expérience, l'association a vu ses étudiants partir dans des pays tels que le Vietnam, le Congo, le Mali, Madagascar ou le Sénégal. Etant de nature à m'engager passionnément pour les projets qui me tiennent à cœur, j'ai présidé cette association pendant une année et demie et me suis inscrite sur la liste des participants pour la mission de solidarité internationale.

Et c'est donc après des mois de recherches de subventions, de paperasse administrative, de réunions visant à défendre ce projet et accompagnée de trois de mes camarades de promotion, que je me suis envolée vers le plus petit pays de l'Afrique de l'Ouest : le Togo !


Il faut bien avouer que, comme la plupart des français, je ne connaissais ce pays que de nom. Mais pour partir en mission dans un pays en voie de développement, nous devions présenter aux directeurs de notre master un dossier complet sur la situation du pays, et notamment sur le régime politique actuel, l'organisation pendant notre présence sur le territoire d'élections ou non et les maladies. Prenez donc quelques notes, voici la partie "cours d'histoire-géo" de cet article !

Le Togo est le plus petit pays de l'Afrique de l'Ouest (en comparaison, la France est plus de onze fois plus grande !). Il a une forme particulière puisqu'il faut compter 700 kilomètres pour aller du Nord au Sud alors que la distance Ouest-Est du pays n’excède jamais les 100kms. Il est entouré du Ghana à l'ouest, du Burkina Faso au nord, du Bénin à l'est et du golfe de Guinée au Sud. Il est découpé en cinq régions que sont, du nord au sud :

  • La Savane, région la plus traditionnelle du Togo avec ses plaines à perte de vue & ses cases rondes ;

  • La Région de Kara, pays Kabyé (nom des habitants et de la langue* de la région signifiant "paysans de pierres"). On y trouve le village Tamberma, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, et dont je vous parlerais plus tard ;

* La langue officielle du Togo est le français, langue enseignée dans les écoles. Cependant, les dialectes locaux sont ceux les plus souvent employés : éwé au Sud et kabyé au Nord.

  • La Région Centrale, qui s'étend sur environ 13 500 km² dont plus de 20% sont des réserves et forêts classées. Son chef-lieu, Sokodé est la deuxième ville du pays en nombre d'habitants. Majoritairement musulmane*, la région a d'ailleurs adopté les fêtes du Ramadan, aussi appelées fêtes des couteaux, qui sont aujourd'hui célébrées par toute la région.

* À savoir que le Togo est divisé entre quatre religions que sont l'animisme (50% de la population), le catholicisme (26%), l'islam (15%) et le protestantisme (9%).

  • La Région des plateaux, région au climat le plus doux (enfin doux pour un pays d'Afrique Sub-saharienne ! ) et à la végétation luxuriante. Je vous parlerai plus longuement d'une des plus grandes villes de la Région et qui pour moi est la plus belle ville du Togo : Kpalimé, qui offre un cadre idyllique du pays avec ses forêts, ses montagnes et ses cascades.

  • La Région maritime, région la plus au sud, bordée par les plages de l'océan Atlantique. Bien qu'elle soit la plus moderne des cinq, elle reste ancrée dans la tradition africaine, notamment avec la présence des cultes vaudous qui s'y pratiquent toujours.

Sur le plan économique, en 2016, le Togo est classé neuvième pays le plus pauvre du Monde. Pour vous situer, ce classement indique que le pays le plus pauvre est la République Centrafricaine avec un PIB /habitant de 698,71 $ et le plus riche est le Qatar avec 127 480,48$/hab. Le Togo est donc 9ème avec 1 490,54 $/habitant alors que la France se classe 158ème avec un PIB de 41 343,29 $/habitant.

Le Togo a d'abord souffert du commerce négrier. En 1884, le roi Mlapa III de Togoville (ancienne capitale du Togo) signe un traité de protectorat avec l'Allemagne. En août 1914, lors de la Première Guerre Mondiale, une opération franco-britannique expulse les allemands. France & Royaume-Uni se partagent donc les terres : les français occupent la majeure partie du pays appelée Togoland oriental et qui représente le Togo actuel, alors que les britanniques occupent le British Togoland qui sera, en 1956, rattaché aux terres britanniques voisines pour former le Ghana tel qu'on le connait. Le 27 avril 1960, le Togo obtient son indépendance. Nicolas Grunitzky est alors au pouvoir. Voulant se rapprocher de la France, il subit, en 1967, un coup d'état qui aura pour conséquence l’ascension au pouvoir du sergent Etienne Gnassingbé Eyadema. En 2005, il décède après 38 ans de dictature. Profitant de l'absence au pays du président de l'Assemblée Nationale qui devait assurer l'intérim, les forces armées togolaises décident de confier le pouvoir au fils de Gnassingbé Eyadema, Faure Gnassingbé. Après de vives critiques, des élections sont organisées en avril 2005 et nomme Faure Gnasingbé président à 60% des voix. La France juge ce vote acceptable, bien qu'il ait engendré plus de 500 morts, 10 000 blessés et 30 000 réfugiés. Il a été réélu en 2010 et 2015 à 60 et 58% des voix lors de votes aux conditions similaires.

Il y a des tonnes d'autres choses à dire sur l'histoire du Togo, sa culture, ses richesses & ses limites. Mais voici là une bonne base qui vous dresse un peu le portrait de ce pays. Et c'est à peu près ce que Yunyi, Thibaut, Joris & moi-même savions avant de partir pour notre mission humanitaire en juin 2016.

Avec l'association SIAD Sans Frontières, nous avons eu un an pour préparer ce voyage.

Notre premier travail a été de prendre contact avec l'association locale qui encadrait notre mission. En effet, il est primordial d'être accompagné tout au long de notre mission. Cela nous permet dans un premier temps d'être accompagnés dans nos échanges qui peuvent se révéler difficile à cause de la différence de cultures ou de langues. Aussi, les bénévoles togolais nous ont permis de vivre "à la togolais" en nous apprenant la cuisine locale, quelques mots d'éwé, en nous faisant visiter des coins non touristiques, ...

Nous sommes donc partis en mission avec l'association Djidjolé (comprenez, "il y a de la joie" en éwé). Cette association organise des missions de solidarité internationale avec des européens (principalement français et suisses). Boris & Julienne nous ont accompagnés tout au long de notre mission, du premier pas posé sur le sol togolais au décollage de l'avion retour.


C'est avec cette association que nous avons prédéfini la mission. Nous devions informatiser trois dispensaires de village, c'est-à-dire acheter un ordinateur et une imprimante par dispensaire, développer une application leur permettant de gérer leurs patients et leurs différents services et former le personnel à l'outil informatique. L'application permet un meilleur suivi des patients, grâce, notamment, à la création d'un historique de soins (ce qui n'existait pas jusque là puisque dès qu'un patient se présentait au dispensaire, il était considéré comme nouveau patient), un gain de temps grâce au stockage des informations et à l'édition de statistiques de fin de mois automatisé et la réduction significative d'utilisation de papier.


Après avoir validé cette mission avec notre master, il nous a fallu préparer l'administratif et surtout la partie financière. Nous avons mené différentes actions afin de récolter des fonds et fait des demandes de subventions. Il faut savoir que pour une mission de plus de deux mois avec 4 personnes, nous avions besoin d'un budget d'environ 10 000 €. Ce budget comprenait les frais de voyage de Lille à Lomé, l'hébergement, la nourriture, l'achat du matériel et les frais médicaux. Cela a d'ailleurs été notre préoccupation suivante : l'aspect médical du voyage.


Nous avons du nous faire vacciner, notamment contre la fièvre jaune. Le carnet de vaccination international est d'ailleurs la première chose qui vous est demandé quand vous posez le pied au Togo. Il nous a fallu aussi prendre un antipaludique. Pour des raisons financières, nous avons choisi la malarone*. C'est un comprimé à prendre tous les jours à heure fixe depuis la veille du séjour et jusque 7 jours après.


*Attention, je vous conseille de consulter plusieurs pharmacies car les prix ne sont pas les mêmes partout. J'ai vu des pharmacies qui vendaient la boîte à presque 50€ (soit 4,17€/comprimé), ce qui revient extrêmement cher si vous devait partir une longue période.

Pour les personnes habitant le Nord-Pas-de-Calais, je vous conseille d'aller à la pharmacie des Quais dans le Vieux-Lille. La directrice étant une grande voyageuse, elle commande de gros stocks et propose donc un prix très intéressant (environ 20€ la boîte, soit 1,67€ le comprimé).



Une fois l'argent réunis, les vaccins administrés et les valises bouclées, il ne restait plus qu'à y aller !

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